Comparaison Apnée & Plongée Subaquatique
I)
Deux activités subaquatiques, l’apnée et la plongée
Le début des années 20 voit se
développer l’apnée (dite skin diving) et la chasse sous-marine pour le grand
public. En parallèle, après les inventions d’Auguste Siebe et de Rouquayrol et
Denayrouse (tournée vers la plongée pro), le commandant Le Prieur présente en
1926 l’appareil Fernez-Le Prieur.
Dès les années
30 il effectue bon nombre de baptêmes. Il fonde avec d’autres passionnés
« le club des scaphandres et de la vie sous l’eau ». Son but, leur
but est de vulgariser l’exploration sous-marine sportivement et
touristiquement. Pêche sous-marine d’un côté, plongée en scaphandre de l’autre,
en France comme sur la côte Californienne. Ce sont les prémisses d’un véritable
engouement qui se prolongera comme on le sait jusqu’à aujourd’hui, et demain
sans l’ombre d’un doute. En effet, la FFESSM compte aujourd’hui environ
145 000 licenciés, 2 200 clubs affiliés, 280 structures commerciales
agrées.
a.
Deux activités, des
points communs.
Ces deux
activités partagent certains paramètres tels que l’équipement : la
combinaison, la nécessité d’être lesté, le port du masque et des palmes.
D’autre part, ces deux activités nécessitent de l’acquacité afin de se mouvoir
dans l’eau. Enfin, l’exploration des fonds sous-marins et leurs respects sont
communs aux deux activités. Ainsi ces points communs participent certainement
de la confusion qu’il peut exister auprès d’un public profane. Pourtant, les
principes qui les gouvernent sont de nature radicalement différente.
b.
Deux activités aux
principes très différents.
En effet, ces
deux activités ne proposent pas les mêmes expériences, et les phénomènes
physiques en jeu ne sont pas les mêmes. Une simple description de ces activités
permet de le mettre en lumière. L’apnéiste stoppe sa ventilation lorsqu’il est
sou l’eau. Il ne respire plus, l’apport en oxygène est stoppé. Ainsi cette
ressource baisse progressivement dans l’organisme : la durée d’évolution
subaquatique est moindre du fait que l’organisme subi une carence en O2.
L’apnéiste remonte à la surface pour ventiler à nouveau.
Or en plongée,
la ventilation ne cesse jamais ! La bouteille de plongée contenant
plusieurs milliers de litres d’air permet au plongeur de « respirer »
sous l’eau et ainsi de maintenir un taux d’O2 suffisant pour que l’organisme
puisse évoluer plusieurs dizaines de minutes sous l’eau.
Il n’en est
pas moins que les deux activités partagent des risques liés à la présence ou
l’absence de gaz dans l’organise. En effet, ces activités subissent toutes deux
les lois de la pression.
c.
L’apnée et ses
risques de syncope hypoxique
En apnée, la
syncope (perte de connaissance) hypoxique guette l’apnéiste. En effet, les
risque d’hypoxie
avec noyade consécutive sont plus importants en apnée qu’en plongée scaphandre.
L’hyperventilation en est la cause principale. Cette technique qui consiste à
pratiquer des inspirations et expirations amples et rapides, recule le seuil
d’apparition de l’envie de respirer, au risque de conduire à la syncope.
Pour
comprendre ce phénomène, il faut comprendre l’envie de respirer. L’envie de
respirer provient :
-
D’un excès de CO2 qui créé cette soif d’air.
-
Mais cet excès de CO2 n’alerte pas les centres
respiratoires
En
pratiquant l’hyperventilation, l’apnéiste abaisse anormalement son taux de CO2.
Au cours de la plongée qui suit, il ne ressent pas l’envie de respirer, alors
même que l’organisme en a besoin. Le corps se met alors en veille pour
consacrer le peu d’O2 qui lui reste aux fonctions essentielles à la vie : c’est la syncope.
Voilà le
risque auquel est exposé l’apnéiste amateur. Il est réduit si au lieu de
l’hyperventilation, une respiration abdominale profonde sur une durée courte
est employée. Un autre phénomène peut être observé chez les apnéistes qui
atteignent des profondeurs importantes de façon répétées.
d.
Le
syndrome de Taravana.
Taravana est un terme
d’origine polynésienne qui désigne l’accident de décompression des plongeurs en apnée. "Tara" - tomber et "vana" - fou. Décrit
par Cross en 1958, ce phénomène a été observé en premier lieu chez les pêcheurs
de perles des Tuamotu qui plongeaient à 30-40 mètres de profondeur à raison de 6 à 15 plongées dans l'heure. Les apnéistes ne sont pas à l’abri de
l’accident de décompression, accident plutôt connu des plongeurs en scaphandre autonome.
En effet, s’il demeure exceptionnel, l’accident de décompression peut toucher les apnéistes qui descendent de façon très fréquente à des profondeurs importantes, et sur de longues durées. Les intervalles entre chaque plongée profonde sont trop courts pour permettre à l’organisme d’évacuer l’azote, qui, accumulé progressivement, finit par atteindre le seuil de sursaturation critique, provoquant l'accident.
Ce type d'accident survient notamment chez les apnéistes qui utilisent des scooters sous-marins pour évoluer sans se fatiguer à des profondeurs importantes.
Les thérapies hyperbares (OHB) s'impose en cas de troubles après les premiers secours d'oxygénothérapie normobare.
II ) La
plongée : tout est basé sur la pression
a.
Le plongeur à 20 m est une bouteille de coca.
En effet, la Nature
n’aime pas les déséquilibres. Ainsi, le corps subi la pression ambiante qui
l’entoure et recherche l’équilibre avec cette pression. Or la pression sous
l’eau augmente avec la profondeur. Ainsi, a 20m la pression est trois fois
supérieure à celle que nous subissons en surface.
Le corps s’équilibre
à la pression à 20 m. Les gaz se dissolvent dans l’organisme. C’est la
SATURATION. Que se passe-t-il lorsque l’on remonte ? Cela revient à poser
la question : que se passe-t-il lorsqu’on ouvre une bouteille de
coca ? Des bulles se créent car la pression contenue dans la bouteille de
coca est plus important que la pression ambiante. Or ces bulles peuvent causer
des dégâts dans l’organisme. Si nous ne prenons pas le temps lors de la
remontée, si nous remontons trop rapidement, en tant que plongeur nous serons une
bouteille de coca et des bulles se formeront dans notre organisme et causeront
des Accidents de Désaturation (ADD). Il faut donc respecter une vitesse de
remontée entre 15 et 17 mètres par minute pour permettre au gaz respirés en
profondeur dissout dans notre organisme, de quitter notre corps par la
ventilation à moindre profondeur.
b.
La toxicité des gaz, les volumes en
plongée.
D’autre part, en plongée la pression ambiante augmente la quantité des
mélanges gazeux ventilés / respirés.
Et, un litre d’air à
2 bars contient autant de molécules que 2 litres d’air à un bar. Donc, en
profondeur nous respirons une quantité plus importante d’O2 et de N2…
Or, ces gaz respirés
e trop grande quantité provoquent parfois des réactions étranges. Ainsi une
trop grande quantité d’azote respiré va engendrer un trouve spécifique à la
plongée, nommé narcose. On l’appelle aussi l’ivresse des profondeurs.
Donc, plus nous
plongeons profond, plus nous respirons une grande quantité d’O2 et de N2 qui
peuvent devenir toxiques. Une trop grande quantité d’azote sous forme de bulles
peut aussi engendrer ce qu’on appelle des accidents de désaturation.
D’autre part, une
trop grande quantité d’O2 dans l’organisme peut conduire à ce qu’on appelle l’effet
Paul Bert, l’hyperoxie. L’air devient toxique lorsque l’on dépasse 66 mètres. Indispensable
à la vie, l’oxygène doit néanmoins être respiré dans de justes proportions
(normoxie).
Enfin, une remontée
trop rapide sans respirer est dangereuse.
En
effet, le volume d’un gaz est inversement proportionnel à la pression. Ainsi en
remontant, le volume d’air contenu dans les poumons se dilate, prend plus d’espace !
Cela peut endommager les alvéoles pulmonaires nécessaires à notre respiration
si nous n’expirons pas suffisamment.
c.
Conclusion
La plongée
et l’apnée permettent une découverte de l’environnement sous-marin. Néanmoins,
les principes fondamentaux de ces activités divergent. L’apnéiste amateur n’est
pas concerné par les phénomènes de pression (en dehors du placage de son
masque), tandis qu’elle va conditionner la pratique du plongeur (manomètre,
détendeur, bouteille, compresseur, profil de plongée, vitesse de remontée, paliers,
etc…)
Bibliographie :
Plongée plaisir, Alain Foret.
Illustrapack, Alain Foret.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire