Les accidents de désaturation, N2



Les accidents de désaturation, N2.


1.       Justification : Dans le cadre d’un PA20, la notion d’autonomie renvoie à la nécessité de prévenir les risques encourus en cas de procédure de remontée inadéquate.
2.       Pour qui ? Un niveau 2, potentiellement futur N3.
3.       Objectif : accepter et reconnaître qu’il existe des risques en plongée afin de comprendre et de respecter les tables.
4.       Prérequis : La saturation / désaturation ; l’utilisation des tables, la loi de Henry.
5.       Situer le cours : cours 4/10
6.       Matériel pédagogique : schémas. Photos éventuelles de bends, matériel de sécurité.

I)                Introduction : à l’origine des bulles

La désaturation est une phase cruciale qui exige une remontée lente et la réalisation de paliers (temps et profondeur) lorsque nécessaire. Elle nécessite aussi un comportement adapté AVANT et APRES la plongée. A défaut, le plongeur risque un accident de désaturation.
Durant la phase de désaturation, l’azote dissout peut reprendre sa forme gazeuse et former des bulles en particulier si la vitesse de remontée est trop rapide. Ces bulles ne causent pas d’accidents si elles restent de petite taille et en faible nombre. Mais parfois, ces micros bulles peuvent grossir lors de la remontée ou encore s’associer entre elles pour former de gros agrégats qui deviennent alors pathogène. Car la compression de certains vaisseaux a pour effet de réduire voire bloquer la circulation sanguine. Ces bulles peuvent apparaître dans les liquides de l’oreille interne, les tendons, les muscle, les os, le système nerveux (lésions neuronales, endommagement de la moelle épinière).


II)             Différents types d’accidents

a.       Manifestations cutanées.
Dans certains cas, des bulles peuvent être piégées dans les capillaires sous cutanées faisant apparaître :          - Des démangeaisons localisées ayant l’aspect de petites brûlures ou urticaire (puce)
                            - Des boursoufflures en plaque (moutons)
                Ces manifestations doivent mener à une surveillance en milieu spécialisé.

b.      Os, articulations, muscles (bends)
Ces accidents font apparaître des douleurs aiguës et localisées avec une sensation d’arrachement ou de broiement.
NB) Le mot bends trouve son origine historique à la fin du XIXème siècle. Le ouvriers qui en étaient atteints se courbaient sous la douleur, d’où le nom de bends qui veut dire « se courber » en anglais. La douleur ne disparait pas avec des médicaments mais seulement avec une recompression sous oxygène, avec guérison totale. Par contre, sans traitement, des récidives ou des lésions irréversibles ne sont pas à écarter. 

c.       Neurologiques
En cas de manque d’oxygène au niveau de cerveau ou de la moelle épinière, certaines zones peuvent être endommagées et entrainer des troubles moteurs. Nous n’allons pas énumérer les détails de ces manifestations mais seulement évoquer les signes qui nous permettront de les suspecter.
·         Fatigue, angoisse, pâleur
·         Douleur important de la colonne vertébrale, partie base.
·         Fourmillement dans les membres avec gêne à la mobilisation.
·         Impossibilité d’uriner (paralysie de la vessie)
·         Paralysie et perte des sens.

d.      Circulatoire
Les phénomènes qui sont décrits dans ce paragraphe permettent de comprendre l’accident de désaturation. En effet, ce dernier trouve son origine dans le sang par l’agrégat plaquettaire : au contact d’une bulle, le sang se trompe, croit être confronté à une blessure et commence à fabriquer un caillot. Dans un premier temps, les plaquettes s’agglutinent sur les bulles de gaz. Ensuite, les plaquettes s’agglutinent et finissent par former des agrégats. Combiné à d’autres réactions de l’organisme diminuant le flux sanguin, cela augmente la viscosité sanguine. Les organes sont alors moins bien irrigués, cela peut même obstruer les vaisseaux avec les conséquences que l’on imagine.
Pour limiter ce phénomène, il est conseillé de s’hydrater et dans le cas d’un ADD, de proposer de l’aspirine (si non contre-indication).


e.      Réactions, actions à entreprendre
·         Surtout ne pas minimiser ! Et ne pas tenir compte des améliorations passagères
·         Alerter le DP, très rapidement car c'est son rôle de déclencher les secours.
·         VHF : 16 ; SAMU : 15 ; CROSS 196
·         Allonger, rassurer, couvrir
·         O2 et aspirine non effervescente
·         Recueillir les paramètres

f.        Mesures de précaution
·         Respecter la vitesse de remontée, le profil de plongée et les paliers
·         Ne pas effectuer de Valsalva à la remontée, car la surpression pulmonaire peut favoriser l'ouverture d'un FOP.
·         Ne pas faire d’effort pendant et après la plongée
·         Ne pas faire d’apnée
·         Plonger seulement quand « tout va bien »
·         Se renseigner sur le centre hyperbare le plus proche
·         Vérifier le matos de secours.

III)         Conclusion

Les risques en plongée sont bien réels. Ils justifient et imposent des procédures en plongée qu’il convient de respecter. Un futur plongeur N2 autonome dans la zone des 20 mètres se doit de connaître ces risques afin de respecter les différents moments de la plongée tels que la vitesse maximale de remontée, le profil de plongée et les paliers. Enfin, encourager la surveillance réciproque afin de veiller à la sécurité de tous.

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